Pénurie d'eau : les plantations d'ail de Cordoue fuient vers d'autres régions
par Marketing
Président de la branche « ail » d'Asaja Córdoba et vice-président de la Mesa Nacional del Ajo, Miguel del Pino a déclaré hier que la sécheresse pourrait affecter la production au cours des prochains mois, en particulier dans la région de Montalbán, d'où les agriculteurs ont déjà déplacé certaines plantations vers d'autres zones d'Andalousie et de Castille-La Manche, dont les eaux souterraines permettent la culture de l'ail.
D'après Miguel del Pino, le problème réside dans le coût élevé de la culture de l'ail : du semis à la récolte, un hectare coûte au minimum 12 000 euros. Il faut donc produire suffisamment de tonnes pour éviter de perdre de l'argent.
Il précise par ailleurs que l'ail a besoin de bien moins d'eau que la plupart des cultures : seulement 3 000 mètres cubes par hectare. Mais il en a besoin au bon moment. Et d'ajouter que le problème actuel est que les réservoirs, malheureusement, ne sont remplis qu'à un cinquième environ de leur capacité dans la zone du Genil-Cabra, qui est alimentée par le réservoir d'Iznájar.
Selon lui, il y a assez d'eau pour semer jusqu'au 31 octobre, mais s'il ne pleut pas, l'eau sera coupée. Les agriculteurs ont peur, car ils investissent 12 000 euros par hectare et, si l'eau est coupée, que l'ail ne pousse pas et que la tête ne se forme pas, ils seront ruinés.
Ils cherchent donc désespérément des terres où il y a de l'eau, et c'est dans les zones abritant des eaux souterraines qu'ils ont le plus de chance d'en trouver. Ils partent donc à la recherche de zones de puits. D'ailleurs, Miguel del Pino précise qu'il y a des eaux souterraines en Andalousie et que certains agriculteurs ont installé leur exploitation à Séville et à Antequera, dans la province de Malaga.
Toutefois, le représentant de la branche assure que la province de Castille-La Manche est celle qui abrite le plus d'eaux souterraines, et que certains producteurs d'ail songent à partir, tandis que d'autres ont déjà sauté le pas pour être certains d'avoir de l'eau et d'éviter la faillite.
Demande d'eau auprès de la Confederación Hidrográfica del Guadalquivir (CHG)
Miguel del Pino affirme également que la culture de l'ail ne nécessite pas beaucoup de main-d'œuvre, et que l'égrenage, la principale tâche, peut être fait à Montalbán. À l'inverse, la coupe de l'ail nécessite une main-d'œuvre abondante qui provient de l'étranger, du Maroc et de Roumanie, et de la région dans une moindre mesure.
À cet égard, bien que l'ail soit semé en Castille-La Manche, il est acheminé dans les entrepôts de Cordoue qui emploient de nombreuses personnes, de sorte que la délocalisation vers d'autres régions ne détruit pas tant d'emplois. Concernant les réservoirs, le président de la branche déplore que la majeure partie de l'eau finisse dans la mer.
C'est pourquoi il a adressé une requête à la Confederación Hidrográfica del Guadalquivir (CHG), qui décide de la quantité d'eau allouée à chaque culture. Il demande à la Confédération d'accorder un peu d'eau aux producteurs d'ail quand elle sera épuisée au 31 octobre, insistant sur le fait que l'ail est une culture très peu consommatrice de cette ressource
ABCCórdoba, retrieved on 26.11.2021